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Que dit la physique sur le libre arbitre ?

Observation et libre arbitre

1/ Que dit la physique sur le libre arbitre ?

Il n'existe aucun point de vue clair et réellement majoritaire chez les physiciens sur la question du libre arbitre et l'on rencontre souvent des opinions extrèmes, qui vont de la croyance en ce que le libre arbitre n'existe pas ou n'est qu'une illusion, jusqu'à la croyance inverse que le libre arbitre intervient - par le biais de la conscience - dans le mécanisme de réduction de la fonction d'onde en mécanique quantique (je précise n'être partisan d'aucune des deux).

Le premier point de vue est très bien incarné par Stephen Hawking, qui déduit cependant un peu vite, comme nous le verrons plus loin, l'absence de libre arbitre à partir du déterminisme des lois physiques.

Le point de vue opposé est défendu par Eugène Wigner (prix Nobel de Physique) et bien d'autres qui soutiennent la thèse de l'interaction de la conscience de l'observateur dans la réduction du paquet d'ondes. Son inconvénient est qu'il fait intervenir une notion a priori non scientifique, celle de la conscience, qui pose en premier lieu aux physiciens un problème de définition: qu'est-ce que la conscience ?

Je vais citer ici l'analyse beaucoup plus sage d'un autre physicien, Brian Greene, un partisan du déterminisme lui aussi, mais qui n'en déduit pas pour autant l'absence obligatoire de libre arbitre.

Voici donc une longue citation de son livre "La Magie du Cosmos" que j'ai choisi parce que tout en étant déterministe, l'analyse de Brian Greene reste ouverte aux idées multiples, résumant ainsi le plus finement à mon sens la situation de la physique actuelle par rapport à la question du libre arbitre:

<<Le libre arbitre est une question subtile, même sans les complications inhérentes au voyage dans le temps. Les lois de la physique sont déterministes. Comme nous l'avons vu plus haut, si nous pouvions connaître avec précision l'état actuel des choses (la position et la vitesse de la moindre des particules de l'univers), les lois de la physique nous indiqueraient exactement quel était l'état des choses dans le passé ou ce qu'il sera, à tout moment choisi. Les équations sont indifférentes à la liberté supposée de la volonté humaine. Certains ont été jusqu'à dire que, dans un univers classique, la liberté ne serait qu'une illusion. Nous sommes composés d'un agencement de particules, et, si les lois de la physique classique peuvent déterminer tout ce qui les concerne à n'importe qul moment - où elles sont, comment elles se déplacent et ainsi de suite -, notre aptitude à déterminer nos propres actions, à laquelle nous tenons tant, semble plutôt compromise. Ce raisonnement me convainc, mais ceux qui pensent que l'être humain est plus qu'une simple collection de particules ne seraient pas d'accord.

Quoi qu'il en soit, ces remarques ont leurs limites, puisque notre univers est quantique et non pas classique. En physique quantique (la physique du monde réel), il y a quelques similitudes avec ce point de vue classique, mais il y a également des différences qui peuvent être déterminantes. Comme nous l'avons vu au chapitre 7, si nous connaissons la fonction d'onde quantique de toutes les particules de l'univers à l'instant présent, l'équation de Shrödinger nous indique comment était la fonction d'onde ou comment elle sera à tout instant choisi. C'est un aspect complètement déterministe de la physique quantique, comme en physique classique. Toutefois, le fait d'effectuer des observations complique notablement l'histoire quantique et, comme nous l'avons vu, le débat sur le problème de la mesure quantique fait rage encore aujourd'hui. Si les physiciens concluent un jour que l'équation de Shrödinger renferme toute la mécanique quantique, alors la physique quantique, dans son ensemble, serait en tous points aussi déterministe que la physique classique. Comme c'était le cas pour le déterminisme classique, d'aucuns diraient que cela implique que le libre arbitre n'est qu'une illusion, tandis que d'autres verraient les choses autrement. Mais s'il s'avère que nous passons aujourd'hui à coté de tout un pan de la physique quantique - sil le passage des probabilités aux issues bien définies requiert plus que le cadre quantique conventionnel -, alors il est possible que le libre arbitre trouve une incarnation concrète au sein des lois physiques. Nous pourrions trouver un jour, comme l'ont proposé certains physiciens, que le fait d'effectuer des observations en toute conscience est partie intégrante de la mécanique quantique, représentant le catalyseur qui sélectionne, parmi toutes les issues possible du remous quantique, celle qui se réalisera. Personnellement, je trouve cela très peu probable, mais je ne connais aucun moyen de l'exclure.

En fin de compte, le statut du libre arbitre et son rôle au sein des lois de la physique ne sont pas résolus.

Brian Greene considère ensuite l'hypothèse que le libre arbitre ne soit qu'une illusion pour analyser le paradoxe temporel posé par la possibilité non exclue par la physique que nous puissions remonter le temps. Puis il considère l'hypothèse inverse:

Si le libre arbitre n'est pas une illusion, et s'il est possible de remonter dans le temps, la physique quantique a d'autres propositions pour ce qui pourrait avoir lieu, et elle se révèle clairement différente de la physique classique. Une proposition particulièrement séduisante, que l'on doit à David Deutsch, s'inspire de l'interprétation des mondes multiples. Souvenons nous de ce que nous avons vu au chapitre 7: dans l'interprétation de la mécanique quantique par les mondes multiples, chaque issue possible incarnée dans la fonction d'onde - le fait qu'une particule tourne dans tel ou tel sens, ou qu'une autre particule soit ici ou là - se réalise dans son propre univers parallèle. L'univers dont nous avons conscience à tout instant n'est qu'un univers parmi une infinité dans laquelle chaque évolution possible en vertu des lois de la physique quantique se réalise séparément. Dans ce cadre, il est tentant de proposer que notre liberté de faire tel ou tel choix reflète la possibilité pour nous de pénétrer tel ou tel univers parallèle à un moment ultérieur...

De cette longue citation on peut relever une contradiction évidente dans les conclusions des tenants du déterminisme que sont notamment les deux physiciens Stephen Hawking et Brian Greene, tous deux auteurs d'ouvrages de vulgarisation à grande diffusion. Alors que le premier adopte la théorie des mondes multiples tout en restant un fervent défenseur de l'idée que le libre arbitre n'est qu'une illusion, le second envisage cette même théorie comme fournissant au contraire le moyen de sauvegarder l'authenticité de notre libre arbitre. Pourquoi une telle contradiction ?

Ma réponse est la suivante: le problème de la mesure en physique quantique reste un mystère, mais nos deux physiciens déterministes sont opposés à l'idée que la conscience puisse intervenir dans le résultat de la mesure (et je le suis aussi d'une certaine manière, voir plus loin). Leur différence est alors presque d'ordre émotionnel: Stephen Hawking évite la réponse en considérant que seul le hasard intervient dans le résultat de l'observation, et que nous n'avons donc même pas à nous poser la question. Comme il adhère à la théorie des univers parallèles, il considère que c'est le hasard lui-même qui sélectionne l'univers dans lequel nous entrons après chaque observation. Brian Greene considère quant à lui que cette interprétation pose problème étant donné que la question du statut de l'observateur en mécanique quantique n'est pas résolue, la vraie question étant: qui ou quoi observe ? c'est à dire quelle est "l'entité" qui possède la propriété de faire disparaître les superpositions quantiques après une observation ? Face à l'absence de réponse, Brian Greene considère qu'il y a là un mystère dont il veut bien reconnaître qu'il ouvre la porte à une possibilité d'existence d'un libre arbitre authentique, même s'il n'y adhère pas. A la différence de Stephen Hawking qui adopte une attitude partisane, il le signale.

2/ L'espace intérieur du libre arbitre

Nous déduisons de ce qui précède que même chez les partisans du déterminisme, la question du libre arbitre n'est pas réglée et résulte au mieux d'une croyance, au pire d'une prise de position dogmatique ne résolvant pas les problèmes.

Avant de donner mon point de vue, j'aimerais signaler en référence au point de vue spiritualiste cet écrit de Hervé Zwirn qui, dans la lignée de Bernard d'Espagnat, nous donne ici une interprétation du problème de la mesure dans laquelle intervient la conscience de l'observateur en tenant compte de la théorie de la décohérence.

Bien qu'elle soit très intéressante, cette dernière interprétation me pose problème dans la mesure où non seulement nous ne savons pas définir ce qu'est la conscience, mais encore il y a tout lieu de penser que cette conscience est un pur produit de notre activité cérébrale, comme le montrent d'innombrables travaux de neuroscientifiques comme par exemple celui ci. On retombe alors sur une interprétation déterministe du choix effectué dans la réduction de la fonction d'onde, étant donné que l'activité de notre cerveau ainsi que notre conscience peuvent être considérés de façon déterministe comme n'étant pas - généralement - sous le contrôle de notre libre arbitre.

On pourrait alors se retrouver avec un libre arbitre illusoire mais qui engendrerait la réduction de la fonction d'onde simplement parce que le choix est conscientisé. Un autre souci que j'ai avec cette interprétation impliquant la conscience de l'observateur est que nos choix ne sont généralement pas correctement informés, c'est à dire en connaissance de causes: il peut tout à fait s'agir de choix que nous faisons au hasard, auquel cas on ne voit pas bien l'intérêt d'être équipé d'un libre arbitre authentique. De plus, même lorsqu'on est correctement informés, on choisit généralement en fonction de critères qui nous ramènent à un fonctionnement déterministe, c'est à dire purement dépendant du passé et donc non libre. Je ne vois donc pas de lien très clair entre le statut de l'observateur conscient et la fonction essentielle du libre arbitre qui s'impose comme alternative au hasard.

Je pourrais alors conclure en disant que le libre arbitre n'ayant rien à voir avec la conscience, et cette dernière étant soumise au déterminisme, il vaut mieux adopter la position de Stephen Hawking et éliminer ainsi le problème du libre arbitre comme étant illusoire.

Ce n'est pas mon choix. Je crois au libre arbitre authentique, c'est à dire non conditionné, même s'il est rare. J'en déduit que ce libre arbitre n'intervient pas - directement - dans la réduction extrèmement courante de la fonction d'onde. En conséquence, je doute également que la conscience de l'observateur intervienne dans cette réduction.

Je pense cependant que les physiciens ayant réfléchi au problème et abouti à cette même conclusion, somme toute assez facile, ont un peu vite classé l'affaire en négligeant de l'examiner sous l'angle d'un aspect fondamental de la théorie de la relativité, qui émerge à nouveau aujourd'hui avec les nouvelles théories unificatrices comme la théorie des cordes et surtout la gravité quantique à boucles: il s'agit de la question du temps et surtout du présent, dont la réalité indépendante de l'observateur est remise en question ! Or toute observation se fait dans le présent.

Nous savons aujourd'hui que ce présent que nous ressentons n'a rien à voir avec le temps de la physique. Nous vivons dans le présent alors que la physique n'a aucunement besoin de ce présent, considérant que passé et futur sont simultanés au point que l'idée que le temps pourrait ne même pas exister physiquement est déjà médiatisée, ce qui veut dire que de toute éternité le passé et le futur existeraient dès à présent et que notre sensation du présent et de l'écoulement du temps serait purement liée à notre conscience, à cette chose que la physique ne sait même pas encore définir.

En conséquence, je pense que s'il existe une influence physique de notre conscience sur la réalité, alors il ne peut s'agir que d'une sorte de connexion de notre conscience avec toute l'étendue de notre futur, et non pas avec notre seul présent. Le fait que notre futur soit "déjà présent" rend en effet l'idée conceptualisable. On pourrait alors dire de façon plus intuitive que notre futur est déjà "dans l'air", en quelque sorte. Selon moi, la présence du futur signifie que nous n'avons pas à attendre que le temps passe pour contribuer instantanément à sa création.

La question qui se pose alors est la suivante: comment pourrions nous agir sur un futur déjà présent, et potentiellement fluctuant ? La réponse que je propose, qui modifie simplement l'hypothèse spiritualiste en remplaçant le présent par le futur, est la suivante: par notre faculté à conscientiser et donc à visualiser ce que nous avons l'intention de vivre dans notre futur. Non seulement on restaure ainsi le lien entre conscience et libre arbitre, mais comme nous avons le temps d'attendre que ce futur advienne, il y a fort à parier qu'une visualisation répétée soit profitable, tout comme plusieurs séances d'entrainement sont préférables à une seule, chez les sportifs par exemple. Ces derniers connaissent bien le pouvoir de la visualisation sur leurs gestes futurs. Il y a bien, objectivement, une préparation de notre futur qui se fait dans l'écoulement du temps, en profitant donc de tout le temps nécessaire pour cela. Personne ne peut nier que les fruits de cette visualisation existent, car elle contribue déjà causalement et objectivement à la préparation de notre futur réel, même s'il n'est pas déjà présent. La question cruciale est alors: qu'en est-il lorsque ce futur modifié par notre visualisation s'avère être déjà présent ?

Ceci nous amène à considérer l'hypothèse que ce futur en préparation dans notre cerveau soit également en préparation de manière plus ou moins déjà déroulée dans l'univers actuel, ceci restant invisible à nos yeux parce qu'ayant lieu dans les dimensions invisibles de l'espace, ces fameuses dimensions supplémentaires extrèmement petites de la théorie des cordes M, qui peuvent a priori contenir une quantité d'information considérable, en l'occurence celle qui est stockée dans tous les univers parallèles au nôtre.

Concernant la fonction de ces univers parallèles, Stephen Hawking nous dit qu'elle est de contenir toutes les histoires possibles parmi lesquelles nous sélectionnons une seule histoire vécue par le simple fait d'observer. Il précise que toutes les histoires possibles sont automatiquement créées par l'univers, et il ajoute même que si ce que nous observons n'a jamais été observé auparavant, alors tout se passe comme si l'histoire relative à cette observation venait de se créer entièrement - rien que pour nous - depuis le commencement de l'univers, en remontant le temps à partir de notre observation (d'où son qualificatif de cosmologie "top-down" ou descendante).

Croyez vous que cette création automatique de l'univers de toutes les histoires possibles s'arrète au présent ? A un présent qui, physiquement, a de moins en moins de sens selon les théories physiques modernes ? N'est il pas juste de penser que si l'univers est capable de créer toutes les histoires possibles depuis le commencement des temps, alors il est aussi capable de créer toutes les histoires possibles depuis notre présent jusqu'à la fin des temps ? Un seul observateur aurait-il la capacité d'arréter - au présent - le travail de création de tout l'univers ? Si c'est le cas, que s'est-il passé lorsque l'univers était beaucoup trop dense et trop chaud pour accueillir le moindre observateur ? Pour que nous puissions exister, il a bien fallu que l'univers se crée sans le moindre observateur. En conséquence, l'univers n'a pas besoin du présent pour se créer, ce qui nous est confirmé par les dernières théories physiques de grande unification.

Si nous appliquons au futur l'hypothèse de la création automatique des mondes multiples, tout comme Stephen Hawking l'applique au passé, on peut alors considérer que de multiples futurs potentiels nous concernant existent déjà, attendant simplement notre sélection. Dans un tel cadre où le présent n'a plus que cette fonction de sélection et où le futur n'a plus à être attendu, il est légitime d'envisager qu'une connexion puisse exister entre un futur en préparation dès à présent dans notre cerveau et un futur en préparation dès à présent dans ces mondes multiples. Non seulement c'est légitime, mais c'est même obligatoire compte tenu du fait que ce qui se passe aujourd'hui dans notre cerveau aura une action objective sur le futur que nous vivrons.

On peut alors se demander quel type de connexion existerait entre ce qui se passe dans notre cerveau d'une part, et dans cette fabuleuse mémoire du futur en évolution permante, d'autre part. Mais tout d'abord: où se logerait t'elle ? La réponse nous est donnée par la théorie des cordes M: dans un espace interne composé de 7 dimensions invisibles et qui constituent une extension à notre espace externe composé de 3 dimensions visibles, soit au total les 10 dimensions spatiales de cette théorie aujourd'hui très bien popularisée par nos deux déterministes: Brian Greene et Stephen Hawking.

Indépendamment de ces considérations purement physiques, il apparaît tout simplement à l'intuition humaine que nos intentions ont pour vertu de dérouler des évènements futurs. Je postule alors que ces déroulements et plus précisément leur "image psychique consciente" ne constituent rien d'autre que ce qui se déroule par ailleurs dans cet espace interne, que je requalifie ainsi d'espace intérieur.

Pourquoi y aurait-t-il en effet une différence entre notre espace intérieur aux potentiels multiples de déroulement, que nous ressentons en tant qu'êtres conscients, et cet espace interne aux potentiels multiples de déroulement que la physique est en train de découvrir, n'osant pas croire encore qu'elle vient de découvrir les portes de la conscience.

Je postule qu'il n'y a aucune différence entre l'espace interne de la théorie des cordes et notre espace intérieur purement psychique, parce que notre expérience de la réalité passe nécessairement par notre conscience. En ce sens, notre conscience est plus réelle que toute observation ou tout concept, plus réelle donc que cet espace interne encore bien théorique mais qui n'est probablement rien d'autre que l'image abstraite de notre espace intérieur intime, celui que la physique a toujours ignoré en vertu de sa subjectivité. En découvrant aujourd'hui son existence, il est tout à fait logique qu'elle s'interdise de faire tout rapprochement entre cet espace et celui qu'elle a toujours exclu de la science.

En faisant ce rapprochement, je note au passage une coïncidence entre les 7 dimensions internes de l'espace et les 7 chakras energétiques de l'orient.

Avec ce postulat, je peux enfin répondre à la question du libre arbitre et de l'influence de l'observateur sur la sélection de la réalité que nous vivons comme unique: nos intentions incarnent elles-mêmes tout ce qui se déroule dans notre espace intérieur et qui prépare la réalité que nous allons vivre. La réalité effectivement sélectionnée devient alors automatiquement la seule qui, parmi toutes les réalités possibles déjà déroulées dans notre espace intérieur, est cohérente avec la réalité unique fabriquée par le passé, en l'occurence celle que nous observons.

Il n'y a donc aucune création de la réalité par l'observation ni par la conscience, du moins dans le présent. Il y a uniquement une sélection dans ce présent, parmi les réalités déjà créées, de la seule et unique qui vient se brancher exactement sur la réalité que nous vivons par notre observation. Il en résulte que l'univers a naturellement tendance à nous proposer ce que nous voulons vivre - individuellement mais aussi collectivement - et ceci consciemment ou non. Ceci veut dire que toutes les autres réalités possibles s'éliminent naturellement au fur et à mesure où elles deviennent de plus en plus improbables, c'est à dire incapables de se brancher sur le réel présent. Cette élimination n'est pas instantanée mais progressive, et elle est compensée par le renforcement permanent des réalités potentielles qui deviennent au contraire de plus en plus probables au fur et à mesure où nous nous en approchons.

En conséquence, notre libre arbitre ne s'exerce aucunement dans l'instant présent. Il s'exerce à travers la préparation consciente de notre futur et il consiste à accroitre par nos intentions conscientes la probabilité des futurs potentiels que nous avons l'intention de vivre, individuellement et collectivement. Notre libre arbitre devient réel lorsqu'il met en oeuvre une véritable visualisation consciente du futur, à condition qu'elle soit détachée de la causalité. Il devient en effet illusoire lorsqu'il repose seulement sur des calculs en fonction d'objectifs issus d'un conditionnement intérieur qui nous rattache à la causalité, c'est à dire à l'influence du passé. D'où l'importance du détachement et de bien d'autres vertus de l'esprit, mais ceci est une autre histoire.