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      Théorie de la Double Causalité ?      
         
         

 

Les Expériences de Mort Imminente

(EMI ou NDE: Near Death Experiment)

Elles sont recensées en grand nombre par de plus en plus de médecins (chirurgiens, anesthésistes, etc ) dont les travaux sont publiés dans des revues médico-scientifiques à comité de lecture. Elles constituent incontestablement le meilleur matériau expérimental à l'encontre du paradigme matérialiste qui considère l'être humain comme un robot biologique et la conscience comme un produit du cerveau.

Elles confirment tous les fondamentaux de la théorie de la double causalité:

  • La sensation première de l'esprit désincarné est l'amour inconditionnel
  • Cet esprit ressent le passé, le présent et le futur comme simulltanés
  • Ses facultés amènent à conclure que l'espace-temps aurait au moins 5 dimensions
  • Notre futur serait déjà réalisé
  • Nous aurions de multiples futurs potentiels
  • Nous aurions le libre choix de changer notre futur
  • Le choix d'un nouveau futur influencerait notre passé

Voici tout d'abord une excellente conférence du Docteur Jean-Jacques Charbonnier, anesthésiste-réanimateur : << Les 7 bonnes raisons de croire à l'au-delà >>, qui est également le titre de son livre disponible ici: http://jean-jacques.charbonier.fr/7-bonnes-raisons/

 

Concernant le dernier point souligné dans la liste des fondamentaux de la TDC: Le choix d'un nouveau futur influencerait notre passé, voici maintenant un témoignage très intéressant de Anita Moorjani que l'on peut visionner ici ou (pour voir les sous-titres en français, cliquer sur "cc" en bas à droite de la video). Je retranscrit ici deux extraits d'une traduction de ce témoignage disponible ici

Anita décrit ci-dessous sa sensation d'une nouvelle notion du temps et son choix de continuer à vivre en retournant dans son corps:

<< Voilà le point tellement difficile à exprimer dans notre langage tridimensionnel. Le temps semble avoir une signification totalement différente dans l’au-delà. Ce que j’ai ressenti, c’est que toutes les possibilités existent simultanément, cela dépend seulement de celle que l’on choisit. C’est un peu comme lorsqu’on se trouve dans un ascenseur, tous les étages d’un immeuble sont disponibles, mais on peut choisir à quel étage on sort. Donc si toutes les éventualités à venir sont disponibles pour ma décision, alors je suppose que tous les scénarios passés existent également. Ainsi, selon la possibilité à venir que je choisis, cela détermine également quel passé l’accompagne automatiquement (j’ai choisi la vie, cela a donc influencé le passé, sélectionnant le résultat d’examen approprié pour la fonction organique). J’espère être claire. C’est très net dans ma pensée, mais c’est difficile à mettre par écrit. >>

Je dois reconnaître que je n'avais jamais osé moi-même expliquer la double causalité d'une façon aussi directe (j'ai choisi la vie, cela a donc influencé le passé...).

Un peu plus loin, Anita nous fournit les clés de nos choix de vie:

<< C’est la même chose pour la vision de mon avenir, même si j’ai vu mon avenir se dérouler, j’avais toujours le sentiment de conserver le libre choix de ne pas l’atteindre, Ce que je voyais était le résultat que je pouvais attendre du déroulement de ma vie, si je persistais à « me souvenir de ma magnificence » pendant que j’allais suivre le cours de ma vie. C’est très difficile à expliquer, mais c’était comme s’il y avait des possibilités infinies, mais il m’était toujours possible d’atteindre la possibilité absolument meilleure en choisissant toujours de « me souvenir de ma magnificence ». >>

Ce que je traduit par: <<se souvenir que nous avons tous au fond de nous-même un esprit relié à une source d'amour (celle qu'il retrouve une fois désincarné) qui lui donne le pouvoir intemporel (via la double causalité et ses boucles temporelles) de choisir la meilleure des voies possible, sachant que le "hasard" fera le reste">>

Je vous rapporte maintenant un long extrait d'un email très instructif que j'ai reçu de la part de Teddy, un jeune étudiant en physique, qui m'a contacté pour me faire part de l'enseignement que nous procurent les expériences de mort imminente (EMI) sur la réalité de la structure multidimensionnelle de l'espace (au moins 5 dimensions), l'existence de l'âme et la nature transcendante de l'amour (décrit comme une donnée intemporelle essentielle), qui sont les trois conclusions les plus importantes de la théorie de la double causalité, se voyant ainsi confirmée par cet enseignement.

Je cite maintenant Teddy qui agrémente son vécu et ses réflexions personnelles de nombreuses références et citations:

***

J'aimerais soumettre à votre réflexion des modèles relatifs aux expériences de mort imminente (EMI ou NDE).

J'ai personnellement vécu les premières étapes d'une telle expérience, et j'ai été frappé de l'état de conscience dans lequel je me trouvais: je pouvais, après avoir ressenti une sorte d'effet miroir, percevoir tous les éléments de mon environnement dans une vision holistique très détaillée, je sentais au plus profond de moi un amour profond, un savoir enfoui, une sensation d'omniscience et une capacité de réflexion libérée de toute contrainte, mais... extérieure à mon corps! Vous qui êtes spécialiste de la vision, cela devrait vous interpeller: comment peut-on voir l'espace et ses objets d'un point de vue extérieur aux 5 sens? Déception pour ma part, mes études en physique ne m'ont pas offert la réponse.

Les sceptiques, où ceux que je nommerais les conservateurs du paradigme scientifique ambiant (matérialiste), tentent d'expliquer cela par des hallucinations. Mais pour l'avoir vécu, j'ai le sentiment que c'est bien plus profond que cela. D'autres cas plus poignants que le mien sont parvenus à restituer à l'exactitude un environnement qu'ils ne pouvaient "physiquement" pas percevoir, alors qu'ils étaient pour certains d'entre-eux sous électroencéphalogramme plat, sans aucune activité cérébrale (voir le cas très documenté de Pamela Reynolds).

C'est ce que reconnaissent aujourd'hui un nombre croissant de scientifiques dans le monde. En témoigne par exemple le communiqué suivant:

Communiqué commun des intervenants de Martigues

Nous sommes un groupe de médecins, praticiens et/ou chercheurs de différentes disciplines et nationalités. A l'occasion des 1ères Rencontres Internationales consacrées à l'Expérience de Mort Imminente (EMI ou NDE pour Near-Death Experience) - organisées à Martigues le samedi 17 juin 2006 - nous tenons à faire connaître au grand public ainsi qu'à la communauté médicale et scientifique les convictions qui sont les nôtres après des années de recherche sur ce phénomène.

Bien que, d'un point de vue scientifique, le déclenchement de l'Expérience de Mort Imminente soit sans aucun doute relié à des phénomènes neurobiologiques dans le cerveau, son contenu extrêmement riche et complexe ne peut être réduit à une simple illusion ou à une hallucination produite par un cerveau en souffrance à l'instant de la mort. La réalité de l'expérience humaine n'est pas exclusivement déterminée par des mécanismes neurologiques, et la signification de l'EMI ne peut se réduire aux simples processus neurologiques qui accompagnent sa survenue dans le cerveau.

Certaines avancées scientifiques majeures ont pu être acquises grâce à l'étude des manifestations inhabituelles ou "exotiques" de phénomènes que l’on croyait avoir compris dans leur intégralité.

Il est très important que les scientifiques puissent conduire des recherches dans différentes disciplines, en particulier les neurosciences, sans préjugés d'aucune sorte.

D'importantes publications dans des revues scientifiques à comité de lecture, comme Nature ou The Lancet, ont permis une meilleure acceptation des ces recherches dans la communauté médicale et scientifique et sont un premier pas vers la constitution d’un corpus de connaissances reconnu par cette dernière.

Nous pensons que cet effort de recherche doit être encouragé pour progresser dans la compréhension de l'Expérience de Mort Imminente, même si ce phénomène remet en cause les conceptions établies sur la nature de la conscience et le fonctionnement du cerveau.

L'Expérience de Mort Imminente, comme d'autres "états modifiés de conscience", ouvre une nouvelle voie de recherches pluridisciplinaires. Cette voie est porteuse d'espoir et de progrès pour l'humanité. Nous formons le vœu que les instances médico-scientifiques et les pouvoirs publics en prennent la juste mesure.
Signataires :
    * Dr Raymond Moody, psychiatre et philosophe (Etats-Unis)

    * Dr Pim van Lommel, cardiologue (Pays-Bas)

    * Dr Sam Parnia, médecin spécialiste, soins intensifs et respiratoires (Royaume-Uni)

    * Dr Mario Beauregard, neurologue (Canada)

    * Dr Sylvie Déthiollaz, docteur en Biologie moléculaire (Suisse)

    * Dr Jean-Pierre Jourdan, médecin, responsable recherche médicale Iands-France (France)

    * Dr Jean-Jacques Charbonier, médecin anesthésiste-réanimateur (France)

    * Evelyne-Sarah Mercier, doctorante en anthropologie, Présidente de Iands-France (France)


La question que nous pourrions dorénavant nous poser est: Comment expliquer cela? J'ai lu récemment une thèse dont je vous extrait un petit passage, mais que je vous invite toutefois à lire entièrement:

Les problèmes de modélisation des expériences de mort imminente - Etude des objections et création d’un système épistémologique pour comprendre l’émergence d’un nouveau paradigme.

Ludovic.Pannatier@unil.ch
Doctorant à l’Université de Lausanne
Vernamiège, mars 2010

Les expériences de mort imminente (EMI) nous permettent de mieux comprendre l’espace et le temps. A mon sens, l’erreur primordiale de la métaphysique occidentale a été de vouloir réduire le temps à du mouvement, ou tout au moins le comparer à un certain type de mouvement. Aristote propose dans  Physique une définition  du temps comme « le nombre d'un mouvement selon l'antérieur et le postérieur. » (219 b 1-2)  Le temps se définirait donc grâce à l’avant et l’après, par analogie au mouvement. Cependant, le temps n’a rien à voir avec le mouvement, il est au-delà du mouvement. Il ne se définit pas comme un mouvement, mais il rend le mouvement possible.  Quand nous parlons du temps, nous nous le représentons comme un espace, comme un vecteur qui occupe un espace particulier. Les frises historiques donnent au temps un sens, un ordre. Dans le fond, le temps n’a pas de sens. Nous retrouvons ici l’idée bergsonienne selon laquelle nous sommes obligés de spatialiser le temps pour vraiment le saisir. J’irai encore plus loin : le temps ne pourra jamais être un espace dans notre dimension, car il englobe les trois dimensions spatiales.

Il ne peut devenir un espace seulement si nous sortons de notre quatrième dimension pour entrer dans une cinquième dimension qui l’engloberait – comme dans le modèle de Jean-Pierre Jourdan. C’est justement ce que décrivent les expérienceurs quand ils parlent de leur revue de vie. Ils peuvent saisir le temps comme une forme géométrique, justement parce qu’ils sont hors du temps. Etre jetés dans une nouvelle dimension nous permet enfin de saisir ce que nous ne pouvions  comprendre, avec une lucidité jamais éprouvée. Notre vie apparaît devant nous, comme une unité* – unité qui n’est pas donnée mais qui a été créée, avec ce que nous avons étés, les impressions de ceux que nous avons blessés, ce que nous n’avons pas étés et que nous aurions pu être. Il faut comprendre que la revue de vie va beaucoup plus loin qu’un simple film. Le jugement serait opéré par nous-mêmes. Nous aurions connaissance de la totalité de notre existence avec toutes les conséquences induites. Notre lucidité nous permettrait de faire corps avec la scène observée. C’est comme si le spirituel et le scientifique  se rejoignaient, comme  si  l’être pouvait tout  comprendre et  tout  appréhender avec ses qualia propres, faisant l’expérience d’une liberté absolue.

* Cette constatation est étonnante, d’autant plus que notre passé est rempli de néants, de trous noirs, quand nous y repensons. Des pans entiers ont disparus de notre mémoire. De plus, la remémoration est toujours liée à un effort qui disparaît lors des EMI. Les souvenirs ont une netteté jamais éprouvée.

 (...) Dans les EMI, les expérienceurs comprennent le temps car, selon l’hypothèse de Jean-Pierre Jourdan, ils sont en  dehors du temps. Le temps peut être problématisé, il devient quelque chose vu de l’extérieur. Dans le fond, il peut enfin devenir une forme, être palpable, se géométriser. Cependant, il suffit de réintégrer son corps pour que cette possibilité redevienne une chimère. Le temps passe, mais il n’est plus du mouvement, il n’est plus de l’espace – si ce n’est dans nos têtes qui veulent à tout prix se le représenter. Comme le montre Bergson, le passé et le futur n’existent pas. Le passé n’est plus là, il est repensé à un instant précis. Le futur, quant à lui, n’existe jamais, car il n’est qu’une projection. Cette projection est ce qui nous rend pleinement humains.

(...) Nous sommes comme enfermés dans quelque chose qui n’a pas de limites (il faut sortir de notre dimension pour en voir les limites). Selon Kant, le temps est ce qui rend toute expérience possible, il est plus fondamental que l’espace, car il est une forme du sens intérieur. Je pense que si nous spatialisons le temps, c’est pour mieux avoir l’impression de le connaître et de nous connaître. Nous voulons en faire un objet qui nous permette de nous saisir comme une unité.

(...) Ce qui est étonnant dans les EMI, c’est justement que cette vie semble s’épanouir, alors que le corps est reconnu comme mort. Les expérienceurs décrivent leur vie comme une vie ultime, beaucoup plus intense, avec une objectivité parfaite. Kenneth Ring a étudié les expériences d’aveugles et montré à quel point ce qui était décrit comme étant un sens de la vue n’était en réalité qu’une métaphore pour parler d’un accès direct aux choses. La mort semble lever le voile sur cette existence que notre corps cacherait dans son immanence. En plus de cela, les EMI questionnent tout ce qui nous rend possible, jusqu’au beau.  L’esthétique est centrale dans les témoignages. C’est comme si, dans le fond, une connaissance ultime serait capable d’accéder à l’objet dans toute sa beauté, sans le réduire pour autant à des chiffres...

Je vous oriente à présent sur la question du temps.

Extrait d'un article du Dr. Pierre Bacelon, Physico-Chimiste:

Avec quoi les expérienceurs communiquent-ils dans une NDE?
Réinjection du sens dans la théorie de l'information

(...) Nous avons jusqu'à présent proposé un univers spatial des NDE, sans trop nous préoccuper de la dimension temporelle. Que déclarent les témoins à ce propos ? Nous allons en analyser trois aspects.

Le premier est la réponse à la question : « Aviez-vous accès au temps ou à l'espace ? », question à laquelle sept témoins sur vingt-quatre de l'échantillonnage IANDS répondent n'avoir eu aucun accès au temps, mais avoir eu accès à tout l'espace.

Le deuxième est l'affirmation que les impressions qu'ils éprouvèrent furent extrêmement rapides ; par exemple, dans ces extraits de témoignages IANDS.

Témoignage n° 11 : « Oui, c'était d'une rapidité incroyable, c'était la vitesse de l'éclair [...]. J'ai eu la réponse à toutes les questions : la question que je ne me posais même pas... Il n'y avait même pas le temps, il n'y avait même pas le temps de question-réponse [...], c'était global. »

Ou encore ce témoignage n° 7 : « J'entendais la réponse avant la question. »

Enfin, le troisième aspect temporel est donné par les statistiques des recherches américaines (Moody, Sabom, Ring), statistiques qui montrent une chronologie reproductible dans les expériences de mort imminente : la sortie hors du corps, le tunnel, des visions d'êtres ou de paysages, la pleine lumière et le retour.

Les deux premiers points évoqués : aucune notion de temps d'une part, et vitesse très élevée d'autre part sont logiques entre eux - plus ça va vite, moins le temps existe. Mais ces deux premiers points sont en contradiction avec le troisième, qui met en évidence une chronologie reproductible d'un témoin à l'autre. Notons que cette contradiction existe dans les rêves également : on raconte fréquemment un rêve par épisodes, en disant comment il a commencé, comment il s'est poursuivi et comment il s'est achevé. Il y a donc une chronologie dans le rêve. Cependant, si on demande au rêveur combien de temps a duré, montre en main, chacun de ces épisodes, il sera bien en peine de répondre. Il semble donc que, dans les NDE comme dans les rêves, deux temps coexistent : l'un, intérieur au témoin, qui assure une cohérence temporelle au témoignage, et l'autre, celui de l'horloge, dont le témoin perd la conscience.

(...) Pour nous, ces deux témoignages sont concordants : ils montrent, chez les témoins, les interférences qui existent entre leurs perceptions de l'intérieur et de l'extérieur de la surface des choses (image pseudo- et orthoscopique). Ce passage d'une face à l'autre de la surface de l'objet se faisant avec une certaine fréquence, un modèle holographique de la conscience se justifie. Pour ce faire, ce passage nécessite l'existence d'une quatrième dimension spatiale.

Mais, au-delà de ces aspects de la réalité physique des témoins, que nous avons essayé de mettre en évidence, s'impose une autre réalité, physiologique celle-là ; réalité physiologique durant laquelle les témoins inversent la vie et la mort (...)

Et une autre réflexion, plus longue mais néanmoins saisissante, du Dr. Pierre Jourdan:

CITATION
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Lors d’une EMI, tout se passe comme si notre univers comportait non pas quatre dimensions mais au moins cinq. La conscience évoluerait alors dans une dimension non seulement différente de nos quatre dimensions habituelles, mais encore hiérarchiquement  « au dessus » de ces dimensions. En effet, cette hypothétique cinquième dimension devrait englober notre continuum spatio-temporel de la même manière qu’un volume, défini par trois dimensions, englobe un plan  qui n’en comprend que deux.

Petite analogie: Un avion qui évolue en altitude (dans la troisième dimension) n’a plus de lien avec le sol (plan à deux dimensions), mais il n’a pas disparu pour autant. Ses occupants n’ont effectivement aucun moyen d’action sur le sol, mais ils peuvent voir ce qui s’y passe, et ce bien mieux que ceux qui sont restés en bas !

Nous allons donc développer cela en détail, tout en faisant faire un peu de gymnastique à nos neurones.. Essayons donc d’imaginer ce que pourrait bien devenir notre univers à quatre dimensions (trois d’espace plus une de temps) quand on le découvre depuis une cinquième qui l’englobe (et pourquoi pas le transcende…) : ce n’est pas vraiment facile à concevoir d’emblée…
Nous allons donc procéder par analogie, en nous mettant à la place d’êtres vivant dans un monde à deux dimensions (grosso modo, un plan), et en imaginant ce qu’impliquerait pour eux une incursion dans la troisième dimension. Le jeu consistera ensuite à essayer de transposer ce passage de la dimension N à la dimension N+1, en l’appliquant à notre univers à quatre dimensions. (...)

Quelques témoignages:

# «Mais les yeux de l’âme voient ce qui est inaccessible au commun des mortels. Je contemplais mon enveloppe charnelle sous tous les angles à la fois : de face, de dos, et des deux profils. Je découvrais grâce à cette vision globale des aspects de mon physique que je n’avais jamais discernés. Voilà probablement pourquoi je ne m’étais pas immédiatement reconnue.»

# «Ce qui est quand même très important, c’est ce qu’on ne peut pas faire d’ordinaire, c’est par exemple de voir à la fois de l’intérieur, de l’extérieur, cette impression presque de vue holographique… Pas une vue panoramique, mais voir devant, derrière, tous les détails simultanément, ça n’a rien à voir avec la vue ordinaire, c’est très riche.» (A.R.)

# «Je voyais à 360°, devant, derrière, en haut, etc..  J’avais à la fois une vision globale et une vision particulière. Je pouvais voir à la fois de loin et de près,  jusqu’aux fibres du tissu qui recouvrait mon corps, je pourrais dire comment les gens étaient habillés, je pouvais voir le grès du mur, je voyais aussi les dalles du plancher de la salle. Plus tard, j’ai pu vérifier leur présence alors qu’il me semblait anormal et anachronique que l’on puisse trouver des dalles dans une salle d’opération. (…) J’avais plusieurs axes de vision différents  en même temps (…). En même temps que je voyais l’ensemble de la salle d’opération, j’ai pu voir sous la table, donc simultanément depuis un autre point de vue, une plaque verte avec des lettres blanches qui portait l’inscription « Manufacture d’armes de Saint Etienne ». Quand j’en ai parlé au chirurgien, il m’a dit « on va aller vérifier ensemble ». Lui même n’était pas au courant de l’existence de cette plaque, qui était bien à l’endroit même  et telle que je l’avais vue. (…) J’ai eu envie d’aller contre le mur, je ne sais pourquoi, je me suis rendu compte qu’il ne me résistait pas et je l’ai traversé. J’ai vu ce qu’il y avait de l’autre côté : un immense jardin, un garage à vélos, des voitures rangées, et je me suis retrouvé complètement à l’extérieur. (la première chose que j’ai faite en me réveillant a été de demander à me lever pour regarder par la fenêtre et vérifier la présence du garage à vélos.) Quand j’ai fait cette description au chirurgien, il s’est avéré que tout était exact. J’ai aussi pu voir une salle commune avec des gens qui dormaient, et surtout un couloir où se trouvait un robinet, un point d’eau. Après l’opération, lorsque j’ai été réveillé, j’avais une soif terrible, mais on m’avait interdit de boire. Je me suis levé, je savais que ce point d’eau se trouvait deux portes plus loin .. Je suis sorti de ma chambre, et je m’y suis rendu directement, je suis allé boire à cet endroit que je savais être là !» ( J.M.)

# «Je voyais à 360°, au travers des objets, etc…(…) Quand on passe d'un endroit à un autre en un clin d'œil, quand on voit simultanément plusieurs points de vue de la même situation, «physiquement» et temporellement, ce n'est pas du «quotidien».(D.R.)

# «Je me suis retrouvé en l'air ! Alors, je voyais tout, j'entendais tout.  Et alors là je me suis posé la question. Je m'en rappelle. D'abord, j'ai regardé toute cette activité. Puis, j'ai réalisé qu'il y avait un corps. Je n'ai pas précisé, mais quand je dis "en l'air", c 'est pas une vue à deux-trois mètres sur un bloc. J'étais beaucoup plus haut, beaucoup plus haut. J'avais une perception d'une vue d'ensemble. Je n'étais pas à trois mètres. C'était une vue globale, panoramique, dans la pièce. Mais de très haut comme si j'avais pu voir à travers le béton et en même temps ce n'est pas la même chose. Je dirais plutôt que j'étais dans une autre dimension de l'espace où alors que j'avais une autre capacité de vision comme si j'étais à la fois très loin et très proche car je pouvais voir des détails très précis, chaque détail.» (P.A)

# «Je voyais ce qui se passait autour, c’était dans une tente de camping et donc c’était assez sombre. Je suis très vite sortie de la tente mais ce qui est très marrant, c’est que pour moi tout était transparent. En fait je suis sortie, j’ai regardé ces deux corps, et en même temps que je continuais à les regarder, même si c’était très rapide parce que je montais très rapidement, je voyais à travers la tente de camping.» (P.S.)

Ces témoignages parlent d’eux mêmes, et deviennent logiques et cohérents au sein de ce concept de dimension surnuméraire. L’impression de pouvoir se déplacer instantanément, qui est à rapprocher de l’impression de voir à la fois de loin et de près est elle aussi normale : il ne s’agit en fait pas d’un déplacement réel. Pas plus que vous n’avez à vous déplacer pour explorer une photo, la conscience peut percevoir à la fois la scène dans son ensemble, se focaliser sur un détail et déplacer son attention en un instant vers le coin opposé de la photo.

D’autre part, le témoignage de J.M. est particulièrement intéressant : ce patient, qui n’avait jamais mis les pieds à l’hôpital, y est entré dans le coma. Il s’est réveillé dans sa chambre, ce qui ne l’empêche pas de décrire avec précision une foule de détails qui ont tous été vérifiés : ils sont exacts. (...)

Nos trois dimensions d’espace sont associées au temps, définissant ce qu’on appelle un continuum spatio-temporel. Pour un objet en mouvement (donc parcourant une dimension d’espace), le temps passe (par rapport à un observateur immobile) d’autant moins vite que sa vitesse augmente, et irait jusqu’à suspendre son cours si sa vitesse atteignait celle de la lumière (ce qui est a priori impossible car cela nécessiterait une énergie infinie). Simultanément, et toujours pour un observateur extérieur immobile, la dimension de cet objet parallèle à l’axe de son déplacement diminuerait jusqu’à devenir infiniment petite à la vitesse de la lumière. L’espace et le temps sont donc intimement liés, ce qui justifie l’emploi de termes comme « continuum » ou « espace-temps ».

La cinquième dimension que nous sommes en train d’explorer est elle aussi, par définition « perpendiculaire » aux quatre dimensions de notre espace-temps. On peut donc dire qu’elle les transcende, ce qui se traduit par le fait suivant : pour un observateur situé dans cette cinquième dimension, tout déplacement sur l’ « axe » de cette dimension est perpendiculaire à toutes les dimensions de notre univers spatio-temporel.

De même qu’en prenant du recul par rapport à une scène le regard peut en englober des portions de plus en plus grandes,  un observateur prenant du recul dans la cinquième dimension va pouvoir percevoir non seulement une portion de plus en plus grande d’espace (ce que nous prouvent les témoignages exposés plus haut), mais aussi une « tranche » de temps proportionnelle à son éloignement.

Si vous grimpez au sommet d’une colline, votre regard pourra embrasser un paysage d’autant plus étendu que vous serez plus haut, car vous le voyez depuis un point élevé. Imaginez maintenant que vous puissiez prendre de l’ « altitude » dans la cinquième dimension : votre point de vue est extérieur aux quatre dimensions de notre univers, ce sont donc ces quatre dimensions que vous voyez d’une certaine distance. Or l’une de ces dimensions est le temps, et ce dernier va lui aussi pouvoir être « vu » en perspective, ce que l’on peut traduire en disant que, vu de la cinquième dimension, le temps se « spatialise », et devient donc une dimension comme une autre.

Comment cela va t-il se traduire pour les témoins ? On peut supposer que dans de telles conditions la notion de temps qui passe puisse effectivement disparaître ou devenir pour le moins floue, ce qui explique qu’à la question « avez vous conservé la notion du temps ? », la plupart répondent « non » ou « c’était totalement différent ». La conscience étant dans une dimension qui domine le temps, elle est évidemment hors de celui-ci. Plus étrange encore, mais logique dans ce cadre, nous pouvons trouver la perception anticipée d’évènements qui ne se sont pas encore produits :

    * «Le "temps" n'apparaît plus comme fragmenté, mais comme un seul et même moment : un " continuum "lié à la volonté et au libre arbitre.» (D.R.)
    * «Il n’y avait aucune notion de temps, il ne comptait absolument pas. Je ne saurais dire combien a duré l’expérience. Par contre il y avait un délai entre le moment où j’entendais les paroles  et le moment où les gens les prononçaient,  comme un écho inversé.» (J.M.)

Cet exemple d’écho inversé me semble équivalent, sur le plan temporel, aux bizarreries que nous avons étudiées sur le plan spatial, c’est à dire la perception d’une transparence ou l’impression de voir une scène sous plusieurs angles simultanément. Il peut tout simplement être dû à la perception simultanée de plusieurs moments d’une même scène, et confirme un peu plus la validité du concept de cinquième dimension.

(...)

Du haut d’une colline, vous pouvez tourner votre regard où bon vous semble, suivre d’en haut le cours d’un chemin ou remonter celui d’une rivière. Mais les chemins et les rivières que la conscience « survole » lors d’une EMI possèdent quatre dimension, dont une de temps (qui, nous l’avons vu, est devenu une dimension quasi-spatiale).

De ce fait, d’autres composantes fréquentes des EMI vont aussi naturellement trouver leur place dans ce cadre multidimensionnel : il s’agit de tout ce qui touche à la possibilité d’acquérir des informations sur des faits appartenant soit au passé, soit parfois même au futur.

Dans cette catégorie, l’exemple le plus connu est la revue de vie. S’agit-il seulement du retour à la conscience de souvenirs très précis et complets, ou est-ce tout autre chose ? Quand sont revécues certaines scènes essentielles, c’est en effet avec une différence fondamentale par rapport à un simple souvenir : le point de vue et les émotions ressenties (ou plutôt revécues) ne sont pas uniquement ceux de la personne qui vit l’expérience, mais aussi ceux du ou des autres protagonistes. Nombre d’expérienceurs ont aussi été frappés par le fait que les tenants et aboutissants de leurs actions leur étaient apparus clairement.

Je crois donc peu probable que les témoins soient accueillis aux portes du paradis par une sorte de Saint Pierre high-tech avec ordinateur portable et rétroprojecteur, prêt à leur faire revoir vie et actions passées à l’aide de diapositives ou de films aux formats Quick time ou Real Audio… Il semble plutôt s’agir d’une promenade (souvent guidée) lors de laquelle la vie qu’on a menée dans notre univers est vue en perspective. En effet, les témoignages comprennent parfois la vision d’une vie entière en un instant (comme on peut voir un paysage dans son ensemble depuis une colline ou une table d’orientation) , mais la visite est le plus souvent agrémentée de zooms sur des moments clés (comme on peut examiner des détails à l’aide de jumelles ou, mieux, en descendant de la colline et en se promenant sur les chemins de la vallée).

Certains témoignages portent aussi sur l’acquisition (vérifiée) d’informations concernant le futur. Celui qui suit, en plus de sa richesse sur le plan humain, semble réunir les deux, avec en prime ce qui semble bien être l’exploration de plusieurs possibilités concernant le futur.

Chacune de nos actions est un carrefour aux multiples directions, et il semble que, depuis cette dimension, l’on puisse en explorer les différents embranchements. Tout cela a des implications qui donnent le vertige : les conséquences de nos actes sont elles de simples probabilités qui se réduisent, « collapsent » à chaque action ou décision, donnant un univers linéaire et unique, ou ce dernier est il à chaque instant démultiplié en une infinité d’univers correspondant chacun à une variante selon la possibilité qui a été actualisée ? Allez, le Dr. Flatbug va prendre un cachet d’aspirine et un bon somnifère, il va se coucher gentiment et demain il ira voir un copain psychiatre pour lui parler de sa grosse fatigue…

«Quand je me suis retrouvée devant cette lumière blanche, j’ai vu défiler mon passé, ma courte vie, et là j’ai trouvé que c’était très beau ; on n’est pas jugé, on comprend qu’on a un but sur terre.»(I.F.)

«Alors que je suis aspiré, d'autres visions apparaissent. Je revois des moments de mon enfance avec une précision étonnante et en fait, deux épisodes sont restés gravés dans ma mémoire. Le premier évoque un court moment où mon comportement semble avoir blessé un compagnon et le second, une action contraire qui semble avoir procuré un réconfort à une autre personne. Puis l'un et l'autre de ces épisodes se déroulent simultanément, comme s'il s'agissait de les comparer et d'évaluer la valeur et l'impact de mes comportements dans chacun des cas. J'ai par ailleurs l'impression d'être accompagné d'un guide, sans apparence visible mais dont la présence est certaine et ressentie comme une lumière chaleureuse et envahissante, une lumière de réconfort. Il me conduit dans ce qui semble être le film de ma vie et il met en valeur le sens de mes gestes, comme de mes intentions.

Ce qui rend ces visions si précises n'appartient pas seulement à un phénomène purement visuel. J'ai la certitude qu'au-delà des images qui défilent à toute allure sous mes yeux, émerge aussi, et d'une façon claire, un "sens", une "valeur" ; je "vois" le sens et les valeurs. La clarté visuelle s'enrichit alors d'une "clarté mentale" ou "morale" ; les événements ne sont pas simplement évoqués comme des clichés mais comme des leçons où se juxtapose "l'esprit", dans un contexte qui semble universel et dont les dimensions sont infinies. Il me semble alors que je prends conscience, profondément, de ce qui constitue "mon libre arbitre" et de l'impact de mes choix, à court et à long terme. Dans les deux exemples évoqués, il m'était permis de voir non seulement le résultat immédiat de mes gestes, mais aussi leur impact futur ; les malheurs et les difficultés qu'ils allaient engendrer, la paix qu'ils pouvaient répandre.

J’ai rencontré des amis d'enfance qui ressemblaient à ce qu'ils étaient au moment où je les ai connus, dans le sens où j'ai revécu (comme observateur et comme participant) certaines situations, et les intervenants de ces épisodes ressemblaient alors à ce qu'ils étaient au moment de ces épisodes. Certains personnages me sont apparus aussi «transformés» par la conséquence de «mes gestes» et retransformés par la «correction» des gestes précédents... (…) Au sujet d'un personnage en particulier, j’ai ressenti une impression de regret et de tristesse. Cela est relatif à un épisode que j'ai revu et dans lequel je bousculais un ami; j'ai vu l'épisode selon son point de vue et le mal que je lui avais fait et les transformations que j'avais opérées inconsciemment sur sa vie, l'agressivité qu'il allait développer, la peur aussi, qui le hanterait...

Bref, j'ai vu comment le mal causé à un autre pouvait l'affecter. J'ai revu cette séquence aussi, mais où cette fois, j'agissais avec considération, compassion et sans violence à l'égard de cet enfant et ce qui allait suivre... Et un tas de trucs du genre... L'essentiel de cette expérience semblait graviter autour des notions d'amour, de compassion, de bienveillance.»

(…) Au sujet d’un ami présent au moment de l’expérience, à qui il en a parlé plus tard): «Je lui ai aussi parlé de " sa vie " (que j'avais eu l'impression d'entrevoir un peu), de ses accomplissements et de " l'intention qui devait les animer ".(…) J’ai vu des gens que j'ai connus enfant, j'ai vu un passage de la vie de mon ami-témoin mais sans le contacter, tout ça dans divers lieux ; les lieux changeaient selon les personnages ou selon les «émotions» ou encore, les événements... Une partie des lieux étaient des références à des lieux réels mais comme entourés d'un autre espace...»

« Le "guide" (auquel je ne rattache aucune identification particulière de type angélique, par exemple) était très lumineux et très chaleureux, compréhensif et clair, dans ses messages (des messages qui ne concernent que moi) et ses évocations (de mon passé comme de mon futur.)» (D.R.)

PERCEVOIR OU RESSENTIR

Mais nous pouvons maintenant aller plus loin. Il semble en effet que ce que les témoins perçoivent et rapportent de leur expérience ne soit pas limité à l’espace et au temps, ni à un équivalent de nos perceptions habituelles.

Beaucoup, en effet, rapportent avoir perçu non seulement les pensées des protagonistes de la scène qu’ils observaient, mais aussi leurs émotions : colère, peur, anxiété, tristesse (sans parler de l’Amour, avec un «A», omniprésent quand le témoin s’approche un tant soit peu de la lumière). Mais comment se fait cette perception ? En fait, je ne suis pas sûr que ce dernier mot soit adéquat. Dans la vie courante, les signes d’une émotion transparaissent sur un visage, dans une attitude, un regard ou une intonation, mais les témoins affirment en général (ce qui est très difficile à expliquer et à retranscrire) que durant une EMI ce n’est pas de cette manière là que les choses se passent. Tous ceux que j’ai interrogés et qui ont eu cette partie de l’expérience disent d’une façon ou d’une autre avoir ressenti émotions ou pensées comme si, à ce moment là, ils avaient été en même temps eux même et l’ « autre ». Ils ne perçoivent pas, ils ressentent, s’identifient. Pour certains, ce sont des scènes entières, plus ou moins chargées émotionnellement, qui ont été vécues selon deux points de vue simultanés.

« J’ai eu l’impression aussi d’une certaine perméabilité à l’égard des émotions des autres, j’ai ressenti la peur de mon père très vivement. J’ai pu vérifier auprès de ma sœur et de mon père les impressions de sensations de leurs propres pensées affectives que j’avais pu avoir lors de cette sortie : Le côté extraordinairement introspectif et centré sur elle-même de ma sœur décorant un livre , la distraction de mon père lisant, puis son inquiétude grandissante. » (M.L.J.)

« Ensuite, la chose qui était vraiment surprenante était que je pouvais « lire » dans les pensées des gens..(…) Il y a aussi une personne qui est tombée dans les pommes, j’ai senti son malaise à l’avance et su qu’elle allait s’évanouir avant qu’elle ne s’affaisse. Vérification faite auprès du chirurgien, une infirmière s’est bien évanouie lors de mon opération. A un autre moment, j’ai ressenti avant qu’il ne l’exprime la colère qui montait en lui quand on a donné au chirurgien un instrument qui n’était pas le bon. J’étais dans la conscience des gens, dans leur pensée, dans leur colère. Je suis certain que j’aurais pu être dans la pensée des autres de la même manière si cela m’avait intéressé. » (J.M.)

« j’ai vu une sorte de halo entourer toutes les choses que je regardais, j’ai aussi perçu certaines pensées de mes amis.  » (B.M.)

Souvenez vous, un peu plus haut :

 « … un épisode que j'ai revu et dans lequel je bousculais un ami; j'ai vu l'épisode selon son point de vue... » (D.R.)


Le témoignage suivant ne parle pas d’émotion, il est une variante de cette impression d’identification à l’autre. Cependant, il ne s’agit plus là d’être identifié à un être humain, mais de savoir, parce qu’on l’a été, ce que c’est que d’être un arbre, un rocher… ou même des peintures rupestres ! Ce témoin (il fallait voir son hilarité quand il m’a raconté la scène) a été pris pour un confrère par une spécialiste de l’art rupestre et de sa symbolique, parce que pendant un moment il a été les peintures, il a été les symboles et ce qu’ils représentaient, ce qui lui a permis d’en parler d’égal à égal avec elle :

(…)  « Il y a eu une forêt… J’ai d’abord eu une vue panoramique de la forêt, puis ensuite cette impression d’ « entrer » dans le détail des arbres, jusqu’à la cellule, cette impression d’arriver à l’intimité de l’arbre. C’est plus que visuel, c’est une impression de.. personnification. Ca ne s‘est pas passé que pour les arbres, mais aussi pour les rochers, pour une simple vitrine de magasin. C’est assez curieux, c’est une impression de comprendre la matière, l’impression d’être les deux à la fois, moi même et l’arbre, les rochers… Par exemple, quand j’étais l’arbre, j’avais la notion qu’autour de moi il y avait des espèces hostiles. Le problème, sur le moment, c’est qu’on a une espèce de connaissance totale. Tout semble évident donc il est difficile d’être curieux…mais c’est ce qu’on en rapporte… il faudrait pouvoir tout noter !

(…) Je me suis trouvé dans une grotte. Elle n’était pas éclairée, pourtant tout était clair, parfaitement clair sans aucune lumière... C’était la grotte des Trois Frères, je l’ai su après. Ca s’est passé de la même façon que pour les arbres ou les rochers, les symboles qui étaient sur les parois et leur signification étaient évidents pour moi, ils faisaient partie de moi. Plusieurs années après, je suis allé à une conférence où une spécialiste devait parler de la symbolique des peintures rupestres. Je suis resté pour discuter avec elle après sa conférence, elle m’a demandé sur quel chantier je travaillais ! Comment lui expliquer que je n’avais jamais mis les pieds dans une grotte, ni lu le moindre livre là dessus ? » (A.R .)

UNE IMPRESSION DE CONNAISSANCE TOTALE…

Jusqu’à présent, nos témoins ont exploré leur environnement immédiat ou notre monde physique, leur propre vie ou celle de leurs proches d’une façon certes originale, mais néanmoins concevable. Nous allons voir maintenant que dans certains cas cette exploration peut aller beaucoup plus loin, confinant alors à une connaissance totale, globale, allant parfois jusqu’à l’impression de ne faire qu’un avec tout le savoir de l’univers ou, même, d’être uni à ce dernier.

Pour un esprit cartésien, cette caractéristique des EMI est elle aussi rigoureusement incompréhensible. Pour apprendre un maximum de choses sur presque rien, nous sommes obligés de passer des années sur des bancs d’école puis de faculté, nous avons recours à des centaines d’ouvrages qu’il faut lire et mémoriser un à un, et voilà que des personnes dont le cerveau était manifestement hors d’état de fonctionner viennent vous dire que, l’espace d’un instant, ils ont eu accès à toute la connaissance de l’univers !

Une fois de plus, notre concept multidimensionnel va nous aider à comprendre : si le recul dans notre dimension supplémentaire est suffisant, la quantité d’informations perçue a toutes les chances de devenir proprement phénoménale, puisqu’elle ne concernera plus seulement une scène limitée, mais permettra une vision « instantanée » d’un domaine d’espace et de temps proportionnel à ce déplacement, pouvant donc devenir pratiquement infini. On peut raisonnablement supposer que notre cerveau, qui n’est pas fait pour cela, aura beaucoup de difficultés à intégrer de telles perceptions, mais certains témoignages sont parfaitement clairs :

«Tout paraît uni dans une harmonie prodigieuse des sens et de l'esprit. La beauté, la précision et la splendeur de ces visions participent de la " compréhension globale " de tout et du tout... Cela s'exprime difficilement avec des mots proposés par la raison ! » (D.R.)

«J’ai vu les scènes de la vie de notre monde avec une perception globale et en faisant un bilan global également. » (R.S.)

« Mise à part ce flux d’information auquel j’avais accès - ou plutôt devrais-je dire qui m’a été révélé - trop vite, par tranches et à une vitesse folle, une connaissance trop importante pour que mon  misérable cerveau puisse analyser et retenir toutes ces informations, je n’avais pas seulement accès à ces informations mais j’étais ces informations, ce grand tout, un peu à l’instar du fonctionnement de l’hologramme pour lequel dans chaque petite partie de l’image 3D est contenue l’image en totalité et ce sentiment que rien n’était, n’est, et ne sera au dessus de quelque chose d’ineffable que je nommerai DIEU. Il m’aurait fallu des années pour écrire tout cela, c’était incommensurable, inimaginable, en quelques secondes a défilé devant moi l’histoire de l’univers. Il est inimaginable qu’une machine puisse emmagasiner toutes ces connaissances enfouies. J’avais l’impression de tout savoir sur tout, j’étais remonté à la source du savoir ; et savoir que la connaissance universelle est en toutes choses, qu’elle peut être connue par tous.(…) Je pense que le temps se déroulait à une autre vitesse, car le flux d’informations que j’ai pu entrevoir était gigantesque en contenu et dévoilé dans un temps très court. En revanche après mon retour il paraissait se dérouler normalement. » (B.M.)

(...) Toutes leurs caractéristiques montrent que la conscience, dans ce cadre, est indubitablement non-locale. Elle n’est localisable ni dans le cerveau, puisque indépendante de son fonctionnement, ni manifestement dans le cadre de notre univers habituel, dont elle se joue des limites spatiales et temporelles. A la lumière de la thèse que je propose, il est clair qu’en fait la conscience n’est probablement pas plus localisée quelque part dans notre univers ou dans notre cerveau que vous n’êtes quelque part dans votre ombre. (...)

ET LA PERCEPTION?

Il reste une question que l’on est en droit de se poser au vu de tels récits : comment la conscience peut-elle percevoir quoi que ce soit lors de ces expériences, alors qu’elle ne dispose plus d’organes sensoriels ni d’un cerveau pour traiter les informations ? Si tout ce matériel biologique était indispensable et que nous ayons néanmoins admis que la conscience puisse dans certaines circonstances en être indépendante, on pourrait peut-être, à la rigueur, concevoir cette dernière comme pure, immatérielle, plongée dans une sorte d’éternelle introspection et se contentant d’être présente à elle même, car sourde et aveugle.

Mais les rapports d’EMI fourmillent de perceptions diverses qui ne semblent limitées par rien, transcendant l’espace, le temps, dépassant même nos possibilités pourtant relativement perfectionnées d’acquérir une certaine connaissance.

Les quelques extraits que vous venez de lire sont à mon avis capitaux pour la compréhension de ce phénomène. Nous pouvons en effet déduire de ces observations un nouveau concept, très simple au bout du compte quoique peu familier :

La conscience est apparemment capable d’ « être » intimement, et donc de connaître « de l’intérieur » tout ce qui est l’objet de son attention.  Elle n’observe pas quelque chose d’extérieur, elle est, d’une manière ou d’une autre, ce quelque chose.

Tout se passe comme si elle percevait non pas à l’aide d’organes sensoriels mais par un phénomène d’identification.

Il semble qu’il lui soit possible de percevoir de cette manière a peu près n’importe quoi : matière inerte, comme des rochers ou une vitrine, matière biologique mais dépourvue de système nerveux ou d’intelligence (une forêt, les arbres), êtres humains (réputés, eux, pourvus d’intelligence), mais aussi émotions et pensées ; elle est capable de percevoir des significations symboliques (par exemple celles de peintures rupestres) ou, plus abstrait encore, de la connaissance pure.

 

***

Mes commentaires (Philippe Guillemant) sur les expériences de mort imminente:

Les références ci-dessus, et notamment en France les écrits, conférences et travaux des docteurs Jean-Jacques Charbonnier et Jean-Pierre Jourdan, confirment la définition intemporelle de l'âme ou de l'esprit désincarné que je donne dans les pages 184 et 185 de la "Route du Temps" (quatrième de couverture ci-dessous) dans l'extrait suivant:

<<Un Esprit peut être considéré comme une extension de notre propre "individualité" dans les dimensions de notre univers qui nous sont imperceptibles ou invisibles, au delà des quatre que nous connaissons. Rajoutons à cela que cette extension est nécessairement atemporelle, c'est à dire qu'elle se situe hors du temps, puisqu'elle représente la partie de notre conscience qui produit instantanément des modifications des champs de probabilité dans les potentiels futurs de notre Arbre de Vie.

Sachant que nous sommes englobés dans un univers à plus de quatre dimensions, dix ou onze par exemple, comme le suggère la Théorie des Cordes, alors il existerait nécessairement une sorte de prolongement de notre être qui nous caractériserait dans les six dimensions complémentaires. C'est obligatoire car tout simplement mathématique: on existe forcément avec un nombre de dimensions égal à celui de l'espace dans lequel on est plongé, même si dans certaines dimensions on pourrait à la limite ne presque pas exister, en se résumant par exemple à un simple point. Mais cela reste tout de même un point réel, c'est-à-dire existant, et ce qui est à noter, c'est qu'il n'y a pas de raison de penser que cette extension obligatoire de nous-mêmes n'ait pas elle aussi les caractéristiques de la conscience, auquel cas il s'agirait d'une partie de notre conscience indétectable, imperceptible, c'est-à-dire en un mot : cet " esprit ", autant qu'on puisse imaginer de quoi il s'agit.

Pour s'en faciliter la représentation, je n'insisterais jamais assez sur la nécessité de comprendre la préexistence de notre futur, tout comme celle de notre passé. Si l'on arrive à se représenter notre existence hors du temps par le fait que nous pourrions agir par exemple sur notre avenir dès maintenant, en ce moment même, par le simple effet de nos pensées, alors c'est gagné, l'esprit devient saisi par la pensée !

Et je ne crois peut-être pas si bien dire, car si, à la lecture de la phrase précédente, vous venez de comprendre pour la première fois cette notion d'esprit, alors il est probable que ceci sera le début d'un ensemble de modifications de votre comportement et de vos intentions qui provoquera des déplacements réels de votre esprit hors du temps présent, vous aidant ainsi à en saisir la nature...

... Lorsque nous connaissons la mort physique, nous pensons que nous cessons d'exister, du moins dans les quatre premières dimensions connues, parce que notre corps s'y désagrège et que nous ne pouvons donc plus rien ressentir. Mais nous ne savons pas ce qu'il en est de la partie de nous mêmes qui habitait notre futur dans les six autres dimensions ! >>

En conclusion, ce qu'il y a de plus important à réaliser dans les conclusions convergentes auxquelles aboutissent à la fois la TDC et les expériences EMI, c'est que si l'Âme peut être considérée comme possédant un contenant ou une géométrie multidimensionnelle intemporelle, en l'occurence cet Esprit qui s'étend sous forme de potentiels de probabilités dans les régions de l'espace temps intemporel correspondant à ce que l'on pense, l'Âme possède aussi un contenu qui n'est à priori rien d'autre que le flux d'Amour que l'on retrouve en situation désincarnée au fur et à mesure que l'on se rapproche de la lumière (au bout du fameux tunnel).

Et je me répète:

L'amour n'est pas un produit du cerveau mais une réalité encore plus fondamentale que la lumière physique.

L'Amour devrait ainsi être considéré, pour être le plus objectif possible, comme une sorte de lumière intérieure, à ne pas confondre avec la lumière extérieure (photons) qui illumine notre espace temps extérieur visible à 4 dimensions, s'agissant d'une véritable lumière intérieure qui illumine (au même titre que la lumière extérieure) notre espace temps complémentaire intérieur et invisible et qui pourrait bien avoir 7 dimensions, si l'on recoupe d'autres informations convergentes en provenance de différentes sources. Mais je m'arrète là tout en rappelant l'essentiel:

La Théorie de la Double Causalité fournit ainsi un modèle de compréhension rationnel - et bientôt scientifique - aux Expériences de Mort Imminente, dont je rappelle les 7 points de convergence:

  • La sensation première de l'esprit désincarné est l'amour inconditionnel
  • L'esprit ressent le passé, le présent et le futur comme simulltanés
  • Ses facultés amènent à conclure que l'espace-temps aurait au moins 5 dimensions
  • Notre futur serait déjà réalisé
  • Nous aurions de multiples futurs potentiels
  • Nous aurions le libre choix de changer notre futur
  • Le choix d'un nouveau futur influencerait notre passé