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      Théorie de la Double Causalité ?      
         
         

 

Philippe GUILLEMANT

Etre ou ne pas être

 

 

 

Où l’on s’aperçoit que le sens de la vie pourrait bien consister à choisir devant chaque opportunité, d’être ou ne pas être qui nous sommes.

Irène ne sort pas souvent de chez elle, mais elle est très heureuse dans sa maison isolée en pleine nature, entourée d’animaux sauvages et familiers avec lesquels elle se plaît à communiquer. Elle nourrit même un renard qui lui donne du fil à retordre, au sens propre, toujours en train d’essayer de se frayer un chemin dans son poulailler. Etant donné cette relation particulière qu’elle entretient avec les animaux, je lui avais demandé si elle n’aurait pas une anecdote pour mon livre, concernant leur capacité à détecter nos intentions. 

 

« Tu sais il est très malin mon renard, il sent quand je suis occupée et il vient parfois en pleine journée trifouiller les fils de mon poulailler. Tiens d’ailleurs c’est souvent à midi, quand je déjeune ! Mais l’autre jour j’ai réussi à le prendre en photo sur le muret. »

 

« Oui mais tu n’aurais pas un fait flagrant, quelque chose d’étonnant, où l’on se demande comment il fait pour deviner, je ne sais pas, ton absence de surveillance par exemple ? »

 

« Non… mais par contre, il sent à chaque fois que je le regarde par ma fenêtre. D’ailleurs c’est pour ça que j’étais tellement contente de le prendre en photo l’autre jour ! A chaque fois que je le vois il s’enfuit ! »

 

« C’est pas mal ça mais….. Est-ce qu’il n’y aurait pas des fois où ce n’est pas immédiat… Où il y a un certain délai entre ton absence…. Ah mais non, comme tu vis seule tu ne peux pas l’observer »

 

« Ah, je vois ce que tu veux dire, tu sais, c’est pareil avec mes chats lorsque mon amie Pauline qui les adore vient me rendre visite. Ils le savent juste avant qu’elle n’arrive. Même lorsqu’ils ne peuvent pas entendre sa voiture, tu sais, à cause du virage…»

 

« Le virage de Sorine ? Ah bon, tu veux dire qu’ils te donnent des signes alors qu’elle est encore loin et qu’on ne peut pas entendre sa voiture ? »

 

« Mais oui, bien sûr, et elle est sûrement à plus d’un kilomètre ! C’est surtout Lili, elle vient se coller à cette fenêtre, là, tu vois, et elle se met à miauler en roucoulant, uniquement lorsque Pauline arrive. Pourquoi tu veux parler de ça ? Mais tu sais c’est l’instinct des animaux, rien d’autre ! »

 

« Oui, mais ce n’est pas une explication l’instinct, ça ne veut rien dire, c’est ce qu’on dit quand on ne comprend pas, justement ! Ah mais c’est pas mal ça, et en plus j’ai déjà lu ce genre de trucs, tu sais dans le bouquin que je t’ai prêté. »

 

« Tu veux dire qu’avec ta théorie tu aurais une autre explication que l’instinct ? »

 

« Ben oui, à cause de l’observation. L’instinct s’explique par l’observation. C’est très important la capacité d’observation. Les animaux ne pensent pas, ne raisonnent pas, et du coup ils ont une bien meilleure capacité d’observation que nous. Pas seulement par les yeux, ils bougent leurs oreilles, ils sentent les odeurs… en fait, ils détectent un tas de choses et savent reconnaître des signes bien plus facilement que nous. »

 

« Des signes ? Mais comment veux tu qu’il y ait des signes que Pauline arrive dans tout ce qu’observe Lili ? »

 

« Alors ça, je ne suis pas dans le cerveau de ta chatte. C’est elle qui se fabrique ses codes. Je te parle de l’observation par Lili de choses inhabituelles qui ne sont pas du tout produites par l’arrivée de ton amie mais qui pour Lili signifient qu’elle va arriver. Parce que ça vient du futur, tu comprends ? »

 

« Heu, je ne suis pas bien sûre de te suivre… »

 

« Je ne sais pas, si par exemple Lili entend un son au loin, ça peut être un oiseau, n’importe quoi, en même temps qu’elle te voit en train de te lever de ta chaise, ou qu’une feuille tombe, peut-être que pour elle ça signifie que Pauline arrive…»

 

« Mais ça n’a rien à voir, je ne comprend pas, c’est bizarre ton histoire »

 

« Mais non, au contraire c’est très simple, ta Lili s’est peut-être fabriquée toute seule des codes inconscients qui se mettent en branle lorsque Pauline dans sa voiture est enchantée par le paysage lorsqu’elle s’approche de chez toi, et qu’elle s’imagine déjà en train de partager son plaisir avec toi, quelques minutes après ! »

 

« Où là, mais c’est magique ton histoire ! Tu es sûr que tes lecteurs ne vont pas penser que tu fumes un peu la moquette ? »

 

« Bof, ne t’inquiète pas, dans mon livre je passe au contraire mon temps à les ennuyer avec des explications qui sont loin d’être aussi légères… »

 

Et parmi ces explications peu légères, il y a celles de la physique moderne, qui pourront peut-être nous aider à répondre à deux aspects fondamentaux du mécanisme de la seconde causalité, qui ne sont encore que des hypothèses :

 

- Nos intentions pourraient « informer » notre futur et y faire pleuvoir, ce qui aurait pour effet d’acheminer un « signal » en direction de notre présent,

 

- Nos observations pourraient rencontrer par hasard, consciemment ou non, un « signal » transportant une information non causale.

 

Cette information relative à quelque chose qui s’est déjà dessiné dans le futur attend à l’état de potentiel avant d’être observée. Cela pose le problème de l’entrée d’un futur dans le présent : plusieurs étant simultanément possibles, comment se fait le choix du bon ?

 

Einstein fut le premier à avancer l’idée qu’en réalité le temps n’existe pas, ne s’écoule pas, ni vers le présent ni vers l’avenir, ou n’existe que par notre conscience d’observateur ponctuel dans notre vécu présent. Le temps était, selon lui et pas seulement mathématiquement, équivalent à une dimension d’espace.

 

Cette ponctualité du temps ne serait que la ponctualité de notre conscience, car il faut être conscient pour observer, et même observer pour être conscient, que cela soit extérieurement ou dans notre for intérieur.

 

Une bonne façon de comprendre la nature spatiale du temps est de ...